Côte d’Ivoire
Sommaire
La protection du PCI comme composante du patrimoine culturel national
La Côte d’Ivoire n’a pas de législation spécifique relative au patrimoine culturel immatériel (PCI). La loi nº87-806 du 28 juillet 1987 portant protection du patrimoine culturel considère les arts et traditions populaires comme une des composantes du patrimoine culturel national[1]. La notion de PCI est ainsi venue se greffer sur cette catégorie du patrimoine.
Une révision de loi du 28 juillet 1987 est en cours. Elle vise en partie à intégrer les notions de PCI et de patrimoine subaquatique.
La protection du folklore en Côte d'Ivoire
La loi nº96-564 du 25 juillet 1996 relative à la protection des œuvres de l’esprit et aux droits des auteurs, des artistes-interprètes et des producteurs de phonogrammes et vidéogrammes protège le folklore. Ce dernier appartient à titre originaire au patrimoine national (Titre II.8). Le folklore est défini comme « l’ensemble des productions littéraires et artistiques, transmises de génération en génération, faisant partie du patrimoine culturel traditionnel ivoirien dont l’identité de l’auteur est inconnue, mais pour lesquelles il y a tout lieu de présumer que cet auteur est un ressortissant de Côte d’Ivoire »[2].
L’exploitation à des fins lucratives du folklore nécessite le paiement d’une redevance et une autorisation délivrée par l’organisme d’auteur (Titre II.8 de la loi nº96-564). Les recettes de la redevance sont consacrés à des fins culturelles et sociales au profit des auteurs ivoiriens[3].
L'inventaire du PCI ivoirien
L'inventaire national

Crédits : Angéline Yegnan
La Direction du patrimoine culturel, créée par le décret nº78-128 du 16 février 1978, est une direction centrale du ministère en charge de la Culture. Cette direction assure le suivi de l’Inventaire général du patrimoine national. La Direction du patrimoine culturel a conçu un premier projet d’inventaire des arts et traditions populaires en 1982. Cependant ce projet n’a jamais abouti. Un programme d’inventaire général du patrimoine culturel national a été préparé en 2002 et actualisé en 2006 et 2008. Dans le cadre de ce programme un inventaire du patrimoine culturel immobilier et immatériel a été élaboré en janvier et décembre 2012 avec la participation des Directions régionales de la Culture. Des fiches uniformisées d’inventaire du PCI rédigées par la Direction du Patrimoine culturel ont été mises à la disposition des Directions régionales de la Culture. Les communautés participaient à l’élaboration des fiches lors de séances d’information
Les éléments sont inscrits dans l’inventaire par arrêté du ministre en charge de la Culture[5].
L’Office Ivoirien du Patrimoine Culturel (OIPC), créé par le décret nº2012-552 du 13 juin 2012, propose les éléments à inscrire sur les listes de l’Unesco. Il assure aussi la sauvegarde des éléments inscrits. Il prend également les mesures nécessaires pour protéger les éléments inscrits. Le ministère en charge de la Culture soutient financièrement les associations et organisations non gouvernementales afin de garantir la participation des communautés. En 2011, le Fonds de Soutien à la Culture et la Création Artistique a versé 9 146 euros à l’Association pour la sauvegarde des musiques de trompes traversières de Côte d’Ivoire.
Les inventaires spéciaux
En parallèle, plusieurs inventaires réservés à un ou plusieurs domaines du PCI ont été réalisés en Côte d’Ivoire.
En 1996, la Direction du Patrimoine culturel a signé avec le Musée Royal d’Afrique Centrale de Tervuren (Belgique) une convention de coopération bilatérale. Dans le cadre de cette convention l’inventaire des musiques et des instruments de musiques traditionnels de plusieurs groupes ethniques de Côte d’Ivoire a été dressé.
La Direction du patrimoine culturel, la Direction de la promotion des arts et de la culture et le Centre national des arts et de la culture ont participé aux inventaires de deux festivals.
Un premier inventaire réalisé entre 2008 et 2011 dans la région de Bondoukou recense des danses, des instruments de musiques et des costumes traditionnels du Festival Zanzan. Le second inventaire a été effectué en 2012 dans la région de Korhogo au sujet du Festival des Arts Sacrés de Korhgo.
Le projet d'établir une base de données nationale des Trésors humains vivants
La Côte d’Ivoire souhaite établir une base de données nationale des « Trésors humains vivants ». Un projet d’arrêté du ministre en charge de la Culture prévoit la création, l’organisation et le fonctionnement d’une Commission nationale chargée de la sélection et de la promotion des « Trésors humains vivants ». L’article 21 du projet d’arrêté dispose que les lauréats bénéficieraient d’une aide de l’État pour la transmission de leurs savoirs et savoir-faire.
Annexes
Notes et références
- ↑ article 1 de la loi nº87-806 du 28 juillet 1987 portant protection du patrimoine culturel
- ↑ Titre II.8 de la loi nº96-564 du 25 juillet 1996 relative à la protection des œuvres de l’esprit et aux droits des auteurs, des artistes-interprètes et des producteurs de phonogrammes et vidéogrammes
- ↑ Ibid. Titre II.8
- ↑ article 4 de la loi nº87-806 du 28 juillet 1987 portant protection du patrimoine culturel
- ↑ arrêté nº04/MCF/CAN du 19 janvier 2012 et arrêté nº434/MCF/CAB du 15 octobre 2012
Bibliographie
Liens externes